Les
agents immobiliers attendent avec crainte et impatience début décembre, le
projet de loi de Fréderic Lefebvre visant à jeter un sort au mandat de vente
exclusif.
Pour
ce faire une juste idée, récapitulons l’intérêt d’un mandat exclusif.
Pour
les professionnels de l’immobilier, le mandat exclusif permet d’établir une
relation de confiance entre le vendeur et l’agent immobilier. En effet, il
oblige le professionnel à estimer convenablement le bien à vendre, puisqu’il dispose
de l’exclusivité de la commercialisation sur une période de trois mois. Ce
délai passé, le mandat est tacitement reconduit sur une période d’un an, avec
la possibilité pour le vendeur, d’y mettre un terme par lettre recommandée, à
tout moment de son choix.
En disposant de l’exclusivité, l’agent
immobilier est motivé pour investir en communication et visites, du fait de la
certitude sur une période donnée, d’être rémunéré lors de la vente du bien. D’autre
part, il n’a pas intérêt à se tromper sur l’estimation de la valeur du bien, voire
de surestimer celui-ci pour séduire les vendeurs. En effet, il se trouverait en
situation de disposer d’un bien à vendre ne correspondant pas au prix du
marché, donc invendable, et de ce fait sans perspectives d’honoraires.
Le
mandat exclusif permet en réalité d’instaurer une relation de confiance entre
les parties dont la règle de base principale est établie sur un service gagnant
/ gagnant !
Tout
commence par une bonne estimation. Un prix de vente accepté par les vendeurs. Un
délai qu’offre le mandat exclusif à l’agence, pour assurer la promotion et
commercialisation du bien. La réalisation d’un engagement avec un acquéreur au
prix de vente convenu. La mise en place par l’agence d’un suivi du dossier.
L’accompagnement des parties chez le notaire chargé de réaliser la vente. La
réception pour le vendeur du prix de la vente et pour l’agence du paiement de
ces honoraires.
Alors
que nous réserve les propositions du législateur, initiées par Fréderic Lefebvre que l’on a connu mieux inspiré …
En
premier lieu, rappelons qu’il était tout simplement envisagé de supprimer le
mandat exclusif. Mais après contestation générale des professionnels, et un peu
de bon sens, le projet devant être déposé, se dirigerait vers une modification
de l’exclusivité du mandat qui dorénavant autoriserait le propriétaire à vendre
son bien, dans la même période d’exclusivité confiée à l’agence, sans avoir à
lui verser d’indemnités. D’autre part le mandat serait d’une durée de trois
mois non renouvelable.
Si
un tel projet devait voir le jour, il en serait fini de la confiance qu’offre
le mandat exclusif. Les vendeurs et professionnels deviendraient dans les faits
les perdants de cette nouvelle mesure. En effet, le professionnel n’étant plus
seul à vendre le bien, n’engagerait qu’une action commerciale modérée et peu
onéreuse, puisque plus certains de percevoir de rémunération pour son
investissement et travail.
Pour
exemple, comment demander au professionnel de mettre un panneau sur le bien
précisant qu’il est à vendre, alors que n’importe quel acheteur pourrait fort
de cette information, prendre contact avec les vendeurs et s’engager à acquérir
le bien, en faisant l’économie des frais d’agence.
Mieux,
rien n’empêcherait des acheteurs d’une moralité douteuse, signant un bon de
visite sous un faux nom avec l’agence qui leur ferait découvrir et visiter un bien
sous mandat exclusif, de prendre contact par la suite, avec le propriétaire sur
place, et de s’engager sous leur vraie identité, à la barbe et aux frais de
l’agent immobilier..
Alors,
les grands esprits pourraient nous répondre que ces problèmes existent déjà
avec les mandats simples et que ces derniers représentent une partie des ventes
réalisées. Nous ne pourrions après enquête qu’acquiescer. Mais dans le même
temps, rappeler que c’est pour éviter ce genre de problème et de confusion
d’ordre commerciale, que le mandat exclusif existe.
Leur
préciser d’autre part, que le mandat exclusif donne dans la majorité des cas,
satisfaction aux vendeurs et professionnels. Notamment, par le fait qu’il n’y a
pas confusion des rôles et que la liberté d’action commerciale dont dispose
l’agence, lui permet en général de réduire le délai de vente du bien,
principale préoccupation du vendeur.
La
grande question que l’on peut légitimement se poser, c’est l’intérêt de
légiférer sur de nouvelles règles contestées par l’ensemble de la profession, refusant
de voir dénaturer le mandat exclusif.
De
plus, en l’état des propositions, le vendeur n’y trouvera au bout du compte
guère d’intérêt. Certes, ce dernier pourra vendre son bien directement pendant
la durée du mandat exclusif et notamment pendant la période incontournable actuelle
des trois mois.
Mais
dans ce cas pourquoi le confier à une agence ?
En
effet, actuellement il dispose de toute latitude pour dénoncer le mandat passé ce
délai, sur simple courrier recommandé.
Cette
nouvelle règlementation serait-elle de nature à doper les ventes d’un secteur
d’activité déjà touché par la crise cette fin d’année ?
Les
faits et nombreux exemples de terrain, démontrent dans l’ensemble qu’elle
produirait l’effet inverse.
L’heure
n’est-il pas pour nos gouvernants d’arrêter de perdre leur temps à légiférer au
nom de l’on ne sait quel lobby, de marotte, voire même de quête de loi ou décret
portant leur nom ? Ils ne devraient dans ces temps difficiles que
s’interroger sur toute action susceptible de créer le dynamisme du marché, de
l’emploi et favoriser l’envie d’entreprendre.
Se
rappelle t’on, que viennent d’être mises en place, de nouvelles reformes
fiscales applicables en 2012, dont la suppression du prêt à taux zéro dans
l’ancien et la réforme des plus values, impacteront directement vers la baisse,
les ventes à venir.
Tient
t’on compte des indicateurs et analystes faisant état d’une probable baisse des
ventes à venir sur 2012, de l’ordre de 16% dans l’ancien.
Est-il
prit en considération la conjoncture économique française et européenne, instable
et sans vraies perspectives. Est-il utile de rappeler l’incertitude sur la
santé des banques, dont dépendent en partie les taux d’emprunt à venir. Cette
situation ne semble pas être de nature à favoriser le marché de l’immobilier, dont les acteurs, acheteurs et
vendeurs, ont besoin de confiance, pour s’engager sur le long terme.
Et
tout cela sans compter sur le constat d’un durcissement des conditions d’accès
aux crédits des acquéreurs, déjà institué par l’ensemble des établissements
prêteurs.
Enfin,
que dire de l’augmentation probable des taux sur 2012, rendant encore un peu
plus difficile l’achat d’un bien pour l’ensemble des particuliers ayant recours
au crédit.
On
peut toujours s’interroger sur l’urgence et l’intérêt de cette reforme en
période de crise économique ! Au regard de ce qui risque d’être
prochainement proposé et des perspectives économiques inquiétantes à venir, nous
vous demandons Mr Lefebvre Frédéric tout simplement d’abandonner votre projet
de loi.
Ainsi
votre nom entrera au Panthéon des personnes politiquement responsables.
Espérons que cette réforme va permettre d'aider à crever l'abcès. Les prix aujourd'hui sont largement supérieurs à la valeur réelle des biens immobiliers. En Ile de France, presque plus aucun locataire ne peut devenir propriétaire. Grâce à une forte chute des prix, cela pourra enfin changer, et les ménages n'auront pas besoin de s'endetter 40 ans pour avoir un petit morceau de jardin.
RépondreSupprimerBlog et articles fort intéressants, venez enf aire profiter les membres de UP ! http://www.urban-profil.com
RépondreSupprimerIl n’y a pas de cause à effet entre le projet de loi visant à modifier la nature du mandat exclusif, et la hausse des prix de l’immobilier, notamment en Région Parisienne.
RépondreSupprimerDe fait, si l’on peut penser que l’évolution possible du mandat exclusif influera directement sur les relations contractuelles entre vendeurs, négociateurs et acheteurs, on ne voit pas en quoi, cela pourrait participer à la baisse des prix du marché.
Pour rappel, sur les 10 dernières années, les prix ont en moyenne augmenté de plus de 10% l’an.
Malgré l’évolution des taux relativement favorable sur cette période, et la mise en place d’aides financières, telles que le prêt à taux zéro, l’envol des prix du marché à eu pour conséquence directe, de rendre de plus en plus difficile l’accès à la propriété des primo-accédants.
Même si les spécialistes entrevoient la possibilité d’une baisse des prix sur 2012, pouvant aller, suivant les prévisions, de 10 à 15%, nous ne pensons pas qu’elle suffise à rendre plus solvable les futurs acquéreurs. En effet, ces derniers devront dans le même temps, faire face à une probable augmentation des taux, à la suppression du taux zéro pour l’ancien ainsi que du resserrement des conditions d’accès aux crédits, des établissements prêteurs.
Les temps seront donc encore difficiles pour les primo-accédants, qui bien souvent pour assouvir leur rêve, devront s’éloigner un peu plus des grandes villes pour acquérir un bien, à la mesure de leurs possibilités financières.
Le gouvernement semble soutenir la voie du maintien de mandat exclusif. Pour Benoist Apparu, le vendeur « sera toujours assujetti au paiement de pénalités prévues dans le contrat s'il vend lui-même son bien pendant la durée du mandat exclusif » (AFP).
RépondreSupprimerAutre point, la fin de la reconduction tacite du mandat, décidée par le projet de loi, devrait se muer en une obligation d’informer le client « par écrit de la possibilité de non-reconduction » (AFP toujours).
l'idée sera d'aller vers plus de transparence vis-à-vis de la relation vendeur et professionnels de l'immobilier.